J'ai vendu la Dzèbre et son sister-ship, pour concrétiser un autre de mes rêves automobiles. 4,2 litres de cylindrée, un moteur longue course conçu en 1948, longue, basse et élégante, entièrement fabriquée en vrai tôle d'acier de ferraille de Sheffield, elle est aux antipodes de la production actuelle. Son habitabilité est réduite en regard de sa longueur, sa consommation d'énergie fossile révolte l'écologiste, il a fallu sacrifier un grand herbivore pour tendre son habitacle de cuir, et du bois de la meilleure essence orne le tableau de bord.
C'est donc une Jaguar XJ6 Sovereign de 1984, au moteur 6 cylindres en ligne, injecté (personne n'est parfait). Les réservoirs ( oui, il y en a deux ) sont rouillés, il a fallu nettoyer tout le circuit d'alimentation en essence, jusqu'aux injecteurs. Le cuir est décousu par endroits, le vernis qui recouvre la ronce de noyer s'écaille. Il y a de la corrosion autour de la lunette arrière.
Malgré cela, la carrosserie est saine aux points névralgiques, le moteur tourne rond et la boîte auto fonctionne bien. Bref, un peu de boulot et à nous les week-ends à Deauville.
Pour quelques brouzoufs de plus, j'ai négocié une Daimler sans papiers, une sorte de merguez : un assemblage de pièces de différents millésimes, avec le même moteur que la Jaguar, mais alimenté par deux carbus SU, couplé à une boîte manuelle avec overdrive. Je suis parvenu à la faire démarrer après le nettoyage des carbus, mais l'embrayage est inopérant : le récepteur d'embrayage hydraulique est irrécupérable.
Je la vois bien peinte en noir mat, avec des "scallops" sur le capot...